Ce mois de mars fut cinématographiquement aventureux, du meilleur au pire ;)
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- Film français de Xavier Giannoli -
- Sortie le 14/02/18 -
Jacques, grand reporter pour un quotidien français reçoit un jour un mystérieux coup de téléphone du Vatican. Dans une petite ville du sud-est de la France une jeune fille de 18 ans a affirmé avoir eu une apparition de la Vierge Marie. La rumeur s’est vite répandue et le phénomène a pris une telle ampleur que des milliers de pèlerins viennent désormais se recueillir sur le lieu des apparitions présumées. Jacques qui n’a rien à voir avec ce monde-là accepte de faire partie d’une commission d’enquête chargée de faire la lumière sur ces événements.
Un grand beau film, un coup de coeur. Des acteurs impeccables, des rôles sans caricatures, finesse et humanité, du respect pour tous surtout, aucun lyrisme ou pathos outrancier, pas de réponses assénées, pas de polémique, de vraies questions. Nous n'avons pas vu les deux heures passer, nous avons beaucoup discuté après, beaucoup recommandé ce film. Pour son réalisme, pour sa richesse.
Il interpelle ce film, et c'est très bien. S'ouvrant et se terminant sur les combats aux Moyen-Orient, sur les réfugiés, toujours proche des personnes, il nous parle de ce qui est visible et de ce qui ne l'est pas, de ce à quoi nous croyons, pouvons -voulons croire, et ce au-delà d'un propos religieux. La foi dont il est question ne relève pas que d'un dieu mais de notre rapport au monde, aux autres. C'est une quête de vérité, d'une vérité intime.
Ce film, c'est bien plus que le chemin de deuil de Jacques de retour des zones de combats après la mort de son ami photographe. Ce film, ce sont des chemins et des visions de la vie et du monde, des choix de vie, qui se croisent. Qui est véritablement le personnage principal de ce film ? Le duo Anna ( Galatea Bellugi )- Jacques ( Vincent Lindon ) est magnifique, bouleversant, incroyable, sur ce scénario minutieux, chaque scène signifiante. L'enquête est documentée, précise, ne négligeant aucun aspect à travers les réactions des personnages, les rencontres.

J'ai particulièrement apprécié la sobriété de ce film, sa densité sans prétention, son intensité sans démonstration forcée. Il montre. A nous de voir. Captivant, fascinant, troublant, un film brillant et lumineux.
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- Film américain de Scott Cooper -
- Sortie le 14 mars 2018 -
En 1892, le capitaine de cavalerie Joseph Blocker, ancien héros de guerre devenu gardien de prison, est contraint d’escorter Yellow Hawk, chef de guerre Cheyenne mourant, sur ses anciennes terres tribales. Peu après avoir pris la route, ils rencontrent Rosalee Quaid. Seule rescapée du massacre de sa famille par les Comanches, la jeune femme traumatisée se joint à eux dans leur périple.
Façonnés par la souffrance, la violence et la mort, ils ont en eux d’infinies réserves de colère et de méfiance envers autrui. Sur le périlleux chemin qui va les conduire du Nouveau-Mexique jusqu’au Montana, les anciens ennemis vont devoir faire preuve de solidarité pour survivre à l’environnement et aux tribus comanches qu’ils rencontrent.
Avant d'écrire tout le mal que je pense de ce film, je me dois de vous situer le contexte : je n'ai jamais été intéressée par les westerns, aussi vous pouvez légitimement me dire que j'aurais pu m'éviter cette séance et donc vous épargner cette chronique négative. Certes. Mais voilà, Monsieur est adepte du genre et j'avais bêtement lu quelque part que ce western là était différent, qu'il renouvelait le genre. Je fus curieuse, limite motivée. Ce fut ballot. Parce que non, Hostiles, c'est complètement un western. La différence que j'ai remarquée, c'est qu'il est lent entre les scènes de tueries. Quand les personnages se regardent. Parfois se parlent. En fait, il est lent aussi pour les scènes de tueries.
Avec cette lenteur, j'aurai pu au moins profiter des grands paysages. Ben non. Parce que c'est filmé au plus près des personnages. Peu de vue panoramique. Tant pis.
Plus sérieusement, j'aurai pu être sensible à l'émotion brute de ce film si le réalisateur avait quelque peu limité les poncifs du genre. Pourtant pas spécialiste du western, donc, j'avais compris le scénario dès le premier carnage, ce qui fait qu'il m'a semblé extrêmement répétitif, et que les personnages sont devenus des caricatures. Il y a donc l'officier, taiseux -torturé -, la survivante ( la dame en péril, avec du caractère la dame, parfaite ), et puis une famille indienne au chef digne avec une petite fille ( j'ai gagné mon pari, c'est elle qui survit, avec le couple ), et les soldats. Ceux qui vont se faire massacrer un par un à chaque étape. Il y a le jeune inexpérimenté, le super pote qui barre à l'ouest ( oh le mauvais jeu de mot ), celui qui a des cas de conscience, celui que l'on doit livrer à la justice qui s'évade , etc... et les trappeurs-violeurs. Aux étapes, ça cause, il revient à la dame de faire preuve d'humanité envers la famille indienne, au soldat à l'ouest d'expliquer qu'ils sont tous des assassins et qu'on s'habitue à tuer.
Je suppose que le réalisateur a voulu nous parler de la violence de la société américaine, de la violence faite aux Amérindiens, des souffrances partagées par tous les camps en temps de guerre; on peut considérer que la démonstration est réussie. Sur ce formidable scoop, je suis sortie de cette séance déprimée et mal-à-l'aise. Les films que je choisis ne sont généralement ni rose ni facile. Mais là, cette complaisance du coup de feu systématique sur les fumeux J'obéis aux ordres et/ou Je te tue sinon tu me tues; ce systématique non-respect de la vie mis en image sur ce scénario si creux devient absurde pour moi. Aussi absurde que l'évolution de mentalité de ce capitaine ( et de son super pote qui s'en va culpabiliser ), héros du massacre indien - tout âge, tout sexe confondus - qui en vient à serrer la main de son grand ennemi le sauvage.
Pour ce que j'en connais, Hostiles est un western pur et dur, très certainement réussi pour les amateurs du genre, qui m'a confirmée que ce n'était pas mon cas.
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- Film américain de Steven Spielberg -
- Sortie le 28 mars 2018 -
2045. Le monde est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l'OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l'œuf de Pâques numérique qu'il a pris soin de dissimuler dans l'OASIS. L'appât du gain provoque une compétition planétaire. Mais lorsqu'un jeune garçon, Wade Watts, qui n'a pourtant pas le profil d'un héros, décide de participer à la chasse au trésor, il est plongé dans un monde parallèle à la fois mystérieux et inquiétant…
Evidemment, Fiston ne voulait pas manquer ce film. Tout va bien, les deux heures défilent sous les effets spéciaux et l'humour. Ce qui m'a semblé aussi réussi que didactique ( disons qu'il est évident que le public est ciblé ), c'est que toujours l'écart entre le monde virtuel et le monde réel est bien apparent. Il y a même le petit laïus pour rappeler que seul le réel a de sens, que c'est par là que la vie doit se construire. Le scénario, c'est toujours le même, une chasse au trésor contre un affreux-méchant, tout y est tout bien respecté, filmé avec brio. Du grand divertissement, du spectaculaire catégorie Pop Culture.
Alors, pour le plaisir des yeux et le sourire, le film est top, avec, pour la quadra que je suis, de la séquence nostalgie. Il y a de nombreuses références aux années 80 ( musique, jeux, personnages, films ) dont une longue scène frissonnante durant laquelle les personnages vivent des scènes de Shinning ( du coup, Fiston veut le voir ce Shinning... oups ).
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Commentaires
1 Saxaoul Le 07/04/2018
2 Margotte Le 07/04/2018
3 dasola Le 07/04/2018
4 Anne Le 07/04/2018
5 Aifelle Le 07/04/2018
6 Mina Le 07/04/2018
De mon côté, c'est ce début avril qui est très intéressant cinématographiquement : Vers la lumière, grâce à toi ; Call me by your name, grâce à Anne (très lumineux également, une belle histoire d'un amour d'été, d'initiation érotique) ; Red sparrow (un point de vue très américain qui casse une bonne partie du suspense, mais divertissant) ; God's own country (des paysages grandioses, un film lent comme je les aime et comme tu devrais sans doute l'apprécier aussi ; assez âpre aussi) ; et demain, Hannah est au programme.
7 Alys Le 08/04/2018
Il y a de fortes chances pour que je vois Ready Player One par contre, je doute que mon homme me laisse y échapper :p
8 maggie Le 08/04/2018
9 Marilyne Le 09/04/2018
@ Margotte : évidemment pour les références années 80 ;).
@ Bonjour Dasola : je me demande ce que tu penseras de " Hostiles ". Tu es une spectatrice plus avertie que moi.
@Anne : Monsieur a bien accroché à Hostiles mais il reconnait que ce film ne lui laissera pas de grands souvenirs par rapport à d'autres westerns vus ces dernières années.
( pour l'Apparition, c'est ça aussi qui est prenant, c'est filmé comme un reportage )
@ Aifelle : franchement, " L'Apparition ", quoi qu'on en pense ensuite, est à voir.
10 Marilyne Le 09/04/2018
11 Marilyne Le 09/04/2018
ça va bien se passer pour Ready Player One ;)
@ Maggie : je me demande comment ce film rendra sur petit écran. Tout est dans le spectacle.
12 Marilyne Le 09/04/2018
13 yuko Le 09/04/2018
14 Mina Le 09/04/2018
15 Marilyne Le 09/04/2018
16 Marilyne Le 09/04/2018
J'attends donc ton retour pour Ready Player One ;)
17 Valérie Le 09/04/2018
18 Marilyne Le 10/04/2018
19 Lilly Le 11/04/2018
Sinon, j'aime bien Lindon pour ma part, mais le sujet ne m'attire absolument pas
20 Marilyne Le 12/04/2018