
.
Jusqu'au 10 février, au Grand Palais à Paris, est présentée la première rétrospective en France consacrée au peintre grec du XVIeme siècle ( exposition en collaboration avec le musée du Louvre et l'Art Institute of Chigaco où l'exposition sera ensuite proposée ).
Revisitant l'art pictural de son époque, sa peinture ne laisse pas indifférent. Il fut oublié puis reconnu enfin à la fin du XIXème. Il inspira de nombreux artistes au début du XXème siècle, dont Cézanne et Picasso.
Sa vie est un périple, autant géographique qu'artistique. Domenikos Theotokopoulos est né en Crète en 1541. Il parle grec et vénitien ( l'île étant sous la domination de la puissante Venise ). C'est de son île d'origine que vient son surnom " Le Grec " au terme de ses voyages , mêlant l'espagnol ( El ) et l'italien ( Greco ). Durant sa jeunesse, de culture orthodoxe et tradition byzantine, il apprend la peinture par les icônes. Il est nommé maître-peintre à 22 ans, après huit ans d'apprentissage.
L'exposition, parmi les 75 oeuvres réunies, présente quelques icônes préservées. Elles sont magnifiques, comme cette Dormition de la Vierge ( avant 1567 ).

.
Le peintre poursuit sa formation à Venise, étudiant les oeuvres des grands maîtres contemporains tels Titien, Veronèse, Tintoret. C'est à Venise qu'il peint ce retable, appelé le triptyque de Modène ( 1567-1568 ), impressionnant par sa précision ( sur une petite dimension, le panneau central mesure 37x24cm, les panneaux latéraux 24X18cm ) et par le réalisme des drapés.

.
El Greco cherche un mécène, il se rend à Rome, ouvre un atelier. Il y réalise les différentes versions grand format du Christ chassant les marchants du temple, que nous avons pu observer. Si le peintre crétois, de par son époque, s'exprime à travers des sujets religieux, il signe déjà par une touche, une vision, qui lui sont propre : les couleurs éclatantes, le mouvement des corps. Ce sera cette audace, cette " originalité ", qui interpellera les artistes de la fin du XIXème-début XXème ( dont les critiques Théophile Gautier et Charles Baudelaire... )
.

.
Ne parvenant pas à s'imposer en Italie, El Greco part pour l'Espagne au " siècle d'or " à 35 ans. C'est à Tolède qu'il se fait un nom, répondant à des commandes ( tableaux immenses, portraits pour des particuliers ), définisant son style, notamment les corps élancés, étirés, des distorsions, et toujours les couleurs, contrastées, la lumière qui se diffuse des personnages centraux, les libertés qu'il prend avec les perspectives. Rappelons que les toiles sont des commandes de mécènes, de l'Eglise, qu'elles sont religieuses, elles doivent instruire et émouvoir, convaincre ( alors que La Réforme se propage ), servir à la célébration. El Greco parvient tout de même à demeurer créateur, artiste, pas seulement artisan.
Parmi les toiles qui m'ont marquée : Le partage de la tunique du Christ ( El Expolio - 1577-1579 - Cathédrale de Tolède )

.
Et celle-ci, frappante de " modernité ", d'intensité, par les mouvements et les couleurs franches, ses " étirements " qui font des personnages comme des flammes, le feu divin, l'aspiration vers le divin :

- La vision de Saint-Jean ( vers 1608 - 1614 )
.
La toile Laocoon n'était pas présentée à l'exposition, je l'ai découverte dans un catalogue ( ainsi que cette histoire mythologique liée à la Guerre de Troie ), la voici, impressionnante, difficile de concevoir qu'elle date du début du XVIIème siècle :

- Laocoon - vers 1610-1614 -
.
Sans être spécialiste, ni particulièrement attentive à cette période artistique, El Greco m'a offert un autre regard sur la peinture de la Renaissance.
Au Grand Palais, conjointement, est présentée une rétrospective Toulouse-Lautrec.
*
Commentaires
1 niki Le 21/01/2020
marilire Le 22/01/2020
2 keisha Le 21/01/2020
marilire Le 22/01/2020
3 krol Le 21/01/2020
marilire Le 22/01/2020
4 Anne Duhem Le 21/01/2020
marilire Le 22/01/2020
5 Kathel Le 22/01/2020
marilire Le 22/01/2020
6 Tania Le 25/01/2020
marilire Le 27/01/2020
7 Alys Le 26/01/2020
marilire Le 27/01/2020
8 maggie Le 09/02/2020
marilire Le 10/02/2020