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L'exposition Giacometti, entre tradition et avant-garde se déroule au Musée Maillol à Paris jusqu'au 20 janvier 2019.
Il ne s'agit pas d'une grande rétrospective, même si le parcours est à la fois chronologique et thématique, mais plutôt une mise en perspective de l'oeuvre de Giacometti, ses évolutions de style, en regard d'oeuvres d'autres sculpteurs qui lui sont contemporains.
De nombreux bustes sont exposés ( dont un de Simone de Beauvoir ), témoignant de son intérêt, pour ne pas écrire son obsession pour ce geste, celui de parvenir à représenter un visage, et à travers ce visage une personnalité. Parmi ses bustes, nombreux sont ceux de son frère Diego qui fut son premier modèle, qu'il sculpta et dessina sa vie durant.
Nous découvrons donc des oeuvres jeunesse, la période cubiste, la tentation de l'abstraction, l'intérêt pour les arts premiers.

- Crâne - 1934 -
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- Couple - 1927 -
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J'ai découvert la fascination du sculpteur suisse pour la statuaire égyptienne, je n'avais pas fait le rapprochement même si maintenant ça me paraît évident. Puis les formes, les figures, les lignes s'allongent, les poses se font moins hiératiques. Ce sont ses silhouettes longilignes, fragiles, en mouvement.

- Femme assise - 1956 -
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J'ai été interpellée par deux compositions.
- Trois hommes qui marchent 1948 - les détails qui singularisent ces trois hommes, l'attitude, le mouvement perceptible et le fait que cette sculpture pouvait se voir sous différents points de vue, au sens visuel de l'expression ( en se déplaçant autour ), au sens où selon notre position nous ne voyons pas exactement la même sculpture, c'est l'un des hommes - une attitude, un mouvement - qui apparaît en premier, qui fait que notre sensibilité et notre interprétation ne sont pas sollicitées de la même façon.

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- La Forêt 1950 - Les arbres prennent figures humaines. Cet ensemble m'a fait songer aux contes, aux murmures des branches et des feuilles dans la forêt. Après l'exposition, j'ai lu un article dans lequel un commentaire d'Alberto Giacometti était retranscrite : " La composition 7 figures [et] tête me rappela un coin de forêt vu pendant de nombreuses années dans mon enfance et dont les arbres aux troncs nus et élancés (sans branches presque jusqu'au sommet) me semblaient toujours être comme des personnages immobilisés dans leur marche et qui se parlaient ... "

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Ce qui m'a particulièrement intéressée, dans ce parcours, c'est la relation ( on ne peut écrire comparaison ) établie avec d'autres sculpteurs de la même génération. J'ai ainsi eu le plaisir de revoir des sculptures de Brancusi et de Zadkine dont j'aime beaucoup les oeuvres ( je me propose de publier à nouveau un long ancien article sur l'atelier de Zadkine, écrit à l'occasion de sa réouverture en 2012, il suffit que je retrouve les images disparues ), et de voir pour la première fois une sculpture de Germaine Richier - La feuille - ( j'attends une exposition qui lui serait consacrée ). Le parcours est bien renseigné, chacun des sculpteurs est présenté, son oeuvre contextualisée.
L'exposition se termine par des photographies de l'atelier de Giacometti.

- L'exposition sur le site du musée Maillol ICI -
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Commentaires
1 Aifelle Le 20/10/2018
2 niki Le 20/10/2018
3 Anne Le 20/10/2018
4 Marilyne Le 21/10/2018
@ Niki : une rétrospective, ce devait être vraiment beau. Dans cette expo, quelques oeuvres majeures, mais l'accent est mis sur l'évolution. Je ne m'attendais pas à voir autant de bustes.
@ Anne : ah oui, tu me diras :)
5 maggie Le 22/10/2018
6 Marilyne Le 22/10/2018
7 Annie Le 23/10/2018
8 Bonheur du Jour Le 24/10/2018
9 Marilyne Le 24/10/2018
10 Marilyne Le 24/10/2018
11 Tania Le 29/10/2018
12 Marilyne Le 30/10/2018