La somnanbule - Stéphane Michaka & Jean-Louis Thouard

 Somnanbule

- Rivages/Casterman -

La somnambule est un roman noir de Helen McCloy( disponible aux éditons Rivages ) adapté en BD par Stéphane Michaka pour le scénario et le texte, par Jean-Louis Thouard pour la mise en images et couleurs.


Boston, années 70. le récit est celui de Marian Tansey, jeune femme amnésique. Elle n'a aucune mémoire de sa vie au-delà de deux ans lorsqu'elle est arrivée dans cette ville, accueillie par la propriétaire d'une boutique de brocante associative pour laquelle elle travaille maintenant. Toutefois, des visions l'assaillent. Puis des questions l'assaillent – sur elle-même, sur son entourage qui se peuple de nouveaux arrivants aux étages aux dessus de la brocante où elle vit – lorsqu'elle se rend compte que la voiture qu'elle vient de s'offrir est » empruntée » la nuit. Comme le suggère ce titre, c'est bien elle qui se dédouble, changeant de personnalité.

Où veut la conduire son inconscient ? Quels souvenirs occulte sa conscience alors qu'une menace pèse ?


On plonge dans cette BD d'une centaine de pages, peut-être pas tant pour l'intrigue dont le premier voile est levé par le titre en français que pour l'atmosphère, les atmosphères, parfaitement rendues par les mots et les illustrations. L'angoisse est palpable sur les pages, elle y retient le lecteur, certainement plus que le suspense puisque le récit répond classiquement à son genre. Si j'avais lu le roman, j'aurais passé un bon moment de lecture, je l'aurais certainement dévoré même mais je doute qu'il m'aurait marquée. La BD permet de s'attarder. de lire et de relire au-delà de ce récit.


Je me suis particulièrement attachée à cette personnalité » d'après « de Marian influencée dans ses attitudes et ses émotions par un passé qu'elle ne maîtrise pas qui rend parfois difficiles ses relations avec les autres. Et j'ai particulièrement aimé cette ambiance seventies, peu développée il est vrai quant à son rôle dans l'intrigue, mais bien mise en valeur par l'illustration.
Cette illustration du récit est une réussite. Elle paraît brutale, le trait et les coloris agressifs au premier abord. Pourtant, ce choix des couleurs à la fois vives et d'ombres, de demi-teinte aux lumières rougeoyantes, et ce crayon dur, appuyé, qui semble parfois grimer les visages frappent là où se ressentent le malaise, la tension, le trouble, tandis que les variétés de perspectives soutiennent le rythme. du noir, du vrai.

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Pl37 somnambule

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Pl38 39 somnambule

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