- Rivages/Noir - 2020 -
- Traduit de l'italien par Odile Michaut -
Traversé par une crise existentielle, le commissaire Ricciardi se sent incapable de s’ouvrir à la vie. Son bonheur lui semble aussi insaisissable que les indices du crime sur lequel il doit néanmoins enquêter. La belle et hautaine Bianca, comtesse de Roccaspina, implore Ricciardi de rouvrir une affaire classée. Dans l'atmosphère tendue de l'Italie des années 1930, où Mussolini et ses voyous fascistes surveillent la police de près, une enquête non autorisée est un motif de licenciement immédiat. Mais la soif de justice de Ricciardi ne connaît pas d’apaisement.
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Comment retourner à Naples sans s'offrir un café au Gambrinus en compagnie du commissaire Ricciardi ?
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Dernier opus traduit en français des enquêtes du commissaire Ricciardi, ce titre est particulier par son atmosphère mélancolique, rendu plus sombre encore par l'ombre rampante du fascisme, de ses organes secrets et de ses relents d'épuration. Ce contexte est d'autant plus présent à travers un personnage apparu dans le tome précédent, un officier allemand en mission à Naples. Les liens entre les deux pays sont en oeuvre alors qu'en filigrane apparaît l'évolution politique en Allemagne.
Le commissaire est toujours plus seul, écrasé par cette solitude - " son humanité silencieuse qui n'avait pas besoin ni de pleurs ni de cris pour se manifester, à l'opposé du caractère de la ville. " - Ses silences n'arrangent en rien ses préoccupations sentimentales. L'intrigue se démarque également des précédentes puisqu'il s'agit de reprendre une enquête datant de plusieurs mois, une enquête hâtive, le meutrier s'étant dénoncé. Cependant, le doute plane sur cette culpabilité et donc sur les motifs de cet aveu. Par cette enquête, notre commissaire pénètre " le petit monde fermé " de l'aristocratie napolitaine. Ce qui le renvoie à ses démons : il est lui-même aristocrate, le baron Ricciardi de Malomonte, noblesse du Cilento, titre qu'il n'assume pas.
Le titre du roman s'explique par une chanson accompagnée à la mandoline dont les strophes rythment le récit.
" Regarde cette phalène,
Comme elle virevolte,
comme elle revient encore une fois
S'approcher de cette chandelle "
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Cette enquête se déroule en septembre. La saison, son atmosphère, comme la ville, sont toujours bien présentes dans le récit, le reliant, ainsi que le font les personnages secondaires récurrents, à chacun des romans de la série débutée par un cycle de saisons.
" Septembre, septembre. Nuit de septembre.
Nuit traîtresse, encore chaude de la présence du soleil de la journée, riche de tant de parfums d'herbe coupée et de fleurs écloses qu'il suffit de laisser une fenêtre entrouverte pour qu'elle s'introduise et vous caresse de ses doigts longs, froids et légers en vous donnant un bref mais désagréable frisson. [...]
Rien de mieux que l'air de septembre pour décoiffer les rêves et ébouriffer les sentiments. Rien de mieux que l'air de septembre pour remettre en cause toutes les certitudes. Rien de mieux. Et rien de pire. "
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Il s'agit du huitième opus des enquêtes du commissaire Ricciardi ( pour les précédents : liens ICI ) - J'ai l'espoir que la télévision française se décide à se procurer la série italienne adaptée des romans.
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Commentaires
1 Bono Chamrousse Le 20/05/2021
Bisous :-*
2 Bono Chamrousse Le 20/05/2021
Bisous quand même :-*
marilire Le 20/05/2021
3 Kathel Le 21/05/2021
Et bravo pour la photo de la table réservée, génial !
marilire Le 22/05/2021
4 A_girl_from_earth Le 22/05/2021
marilire Le 22/05/2021
5 Anne Le 23/05/2021
marilire Le 25/05/2021
6 Bonheur du Jour Le 09/06/2021
7 Bonheur du Jour Le 05/08/2021
marilire Le 05/08/2021