Ecorces - Xavier Gloubokii

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- Editions Liana Levi - Février 2017 -

Ahmed est le shérif d’un comté blotti au pied d’une forêt profonde que menace la multiplication des scieries. Ici, tout le monde semble s’en accommoder, sauf une bande d’illuminés déguisés en arbres. Ils campent dans les champs des fermiers, organisent en ville des happenings spectaculaires pour rallier les néo-ruraux à leur cause. Ahmed et ses adjoints sont chargés de les déloger. Quelque chose semble s’être détraqué depuis leur arrivée. Est-ce leur présence ou la chaleur brûlante de l’été ? La belle Maria et son fils sont plus distants que jamais. La forêt recrache en lisière les dépouilles d’animaux mutilés. Et lorsqu’on s’en approche, des yeux semblent vous épier. Traçant sa piste au plus profond des taillis, Ahmed tentera d’y voir clair. Mais dans les bois si denses, la lumière peine à se frayer un chemin. 

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Ecorces est un premier roman, un roman français en hommage à la littérature américaine qui inspire son auteur. Pour ce premier roman à la narration maîtrisée, Xavier Gloubokii sait donner personnalité et corps à ses personnages. Son récit est rugueux comme son titre, entre Nature Writing et roman noir aux allures de polar auquel les codes du genre et l’atmosphère sont empruntés pour raconter ce qu’il peut y avoir sous l’écorce, d’une communauté, d’un homme, tout ce qui peut grouiller sous l’écorce.

J’ai lu ce roman avec plaisir, pour le plaisir, me laissant entraîner par chacune des deux parties, A la lisière puis Dans le bois.

Sans réelle précision géographique, l’auteur aborde la problématique de l’aménagement de ces territoires encore champêtres qui s’urbanisent ainsi que celle des enjeux économiques, dont ceux du lobbying exercé par la filière bois par lequel propriétaires, exploitants et patrons de scieries s’étaient ingéniés à nouer avec les habitants du comté une relation d’interdépendance, et celle de l’action des groupes actifs d’écologistes.

Au-delà de ces questionnements ou constats, je me suis laissée prendre par la façon de l’auteur, sur ce roman de facture classique, de mettre en scène les sentiments de peurs ancestrales et irrationnelles liées à la forêt, les bruits, les ombres, comme dans un cauchemar, autant que ce besoin de revenir, de se retrouver dans cette nature.

«  Dans ce monde-ci, il n’y a plus guère de place pour les légendes. »

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Commentaires

  • niki

    1 niki Le 20/10/2017

    le sujet me paraît un peu sombre, mais intéressant
  • Marilyne

    2 Marilyne Le 20/10/2017

    @ Niki : oui, l'ambiance est au roman noir, du fait même des thèmes.
  • Aifelle

    3 Aifelle Le 22/10/2017

    C'est très tentant cette histoire et ce qui grouille sous les écorces. C'est noté :-)
  • Marilyne

    4 Marilyne Le 22/10/2017

    @ Aifelle : ah, ah, nous sommes toujours curieux de ce qu'il y a sous l'écorce ;)
  • MTG

    5 MTG Le 25/10/2017

    Il ne me tente pas !
    Ce serait un hommage à la littérature anglaise, peut-être, mais ça a l'air un peu compliqué.
    Ceci dit, un premier roman dont je n'avais pas entendu parler, un de plus, noyé dans la masse des sorties...
  • Marilyne

    6 Marilyne Le 25/10/2017

    @ MTG : un de moins dans la liste ;)
    Oui, je n'en ai pas entendu parler non plus, vu en librairie. Et pourtant il n'était dans le flot d'une rentrée littéraire... peut-être ceci explique cela...

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