La République des faibles - Gwenaël Bulteau
- La Manufacture de Livres - 2021 -
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Le 1er janvier 1898, un chiffonnier découvre le corps d'un enfant sur les pentes de la Croix Rousse. Très vite, on identifie un gamin des quartiers populaires que ses parents recherchaient depuis plusieurs semaines en vain. Le commissaire Jules Soubielle est chargé de l'enquête dans ce Lyon soumis à de fortes tensions à la veille des élections.
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Fin mars - début avril, c'est traditionnellement les Quais du Polar à Lyon. Dans l'espérance de l'édition 2021 décalée, prévue du 02 au 04 juillet, voici un polar lyonnais, premier roman qui tient ses promesses. L'auteur, Gwenaël Bulteau, a remporté en 2017 le Prix de la nouvelle du festival Quais du Polar.
J'écris polar lyonnais pour cette République des faibles, car tout le récit se déroule à Lyon, sur la colline de la Croix Rousse, quartier populaire, quartier historique des canuts, les ouvriers tisserands de la soie sur les machines, " ouvrier de la fabrique " de la colline qui travaille, expression en réponse à la colline qui prie, à l'opposé, où se trouve la Basilique Notre-Dame de Fourvière.
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- Métier à bras Jacquard - Maison des Canuts -
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Des ouvriers dans ce roman, pas spécifiquement des canuts, il est question de gones - le gamin, l'enfant de rue, en lyonnais -.
La République des faibles est un roman noir dont l'intrigue habilement ficelée, ne joue pas de la facilité ni de la sympathie, sans pathos, ni complaisance, ni concession, du brutal, ne négligeant pas la complexité du contexte historique. C'est la fin de ce XIXème siècle français, son agitation politique, ses troubles, avec les luttes entre socialistes et nationalistes, l'antisémitisme exacerbé, les relents de rancoeur et les traumatismes de la guerre de 1870 et de la Commune. Ce sont les failles de cette IIIème République qui ne défend pas les faibles; les failles des familles, de la vie des femmes, de leurs enfants.
La ville, sans longueur descriptive convenue, comme la période, en évitant l'écueil didactique, sont bien plus qu'un décor dans ce roman. Les mouvements populaires occupent une place de choix, entre L'internationale des travailleurs et les soutiens à Esterhazy - les antidreyfusard - dont l'acquittement intervient en ce début janvier 1898 suivi du " J'accuse " de Zola. Les divergences, les secrets, les manipulations, se révèlent jusque dans les rangs de la police contre " ces molasses de Républicains libéraux ", comme se révèlent peu à peu les personnages qui prennent corps, gagnent en présence, en profondeur.
Du politique, du social, de l'historique, de l'intime, ce roman ne s'égare pas, il est réussi, du vrai roman noir qui appuie là où ça fait mal.
- La République des faibles vient de recevoir le Prix Landerneau Polar 2021 -
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Pour info : au début du récit, l'auteur cite l'horrible affaire Joseph Vacher, le "Jack l'Éventreur du Sud-Est " . Cette affaire inspira le film Le juge et l'assassin au regretté cinéaste lyonnais Bertrand Tavernier, président passionnant et passionné de l'Institut Lumière qui lui rend hommage en articles sur le site.
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- Bertrand Tavernier sur le Mur des Lyonnais -
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- l'enchevêtrement de la Croix Rousse -
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Pour le sourire : lorsque le Romain tente la traboule à Lugdunum...
- Le tour de Gaule d'Astérix - ( qui repart avec du saucisson et des quenelles :))
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Commentaires
1 Dominique Le 06/04/2021
marilire Le 06/04/2021
2 Kathel Le 06/04/2021
marilire Le 06/04/2021
3 Anne Le 06/04/2021
marilire Le 06/04/2021
4 krol Le 11/04/2021
5 maggie Le 16/05/2021