
- Actes Sud Babel 2016 -
- Traduit du norvégien par Jean-Batiste Coursaud -
- Parution en 1963, traduit en français en 2014 aux éditions Cambourakis -
Dans un paysage de légende façonné par le froid et la glace, au coeur de l'interminable automne norvégien, deux fillettes se découvrent et se reconnaissent. Siss et Unn, Unn et Siss. De caractère apparemment opposé, elles s'attirent et se troublent, jusqu'au soir où, les yeux plongés dans un même miroir, elles scellent un pacte, un lien aussi indéfectible qu'inexplicable, ténu comme un cristal de givre et puissant comme le palais de glace figé au pied de la cascade. Le lendemain, Unn disparaît.
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Ce roman, c'est un rendez-vous lecture du Challenge Nordique de Margotte et ce roman, considéré comme un classique, c'est une lecture singulière.
Tout en atmosphère hivernale, de froid et d'obscurité, il est autant le récit de la petite Siss que celui de ce Palais de Glace figé au sommet d'une cascade, sculpture de gel où gronde la rivière attendant son heure, sculpture fabuleuse à la fois merveilleuse et monstrueuse.
Sur ces pages, c'est la fascination de ces paysages de blanc, de ce paysage de glace, et c'est le cheminement du deuil de Siss suite à la disparition de Unn. C'est cet hiver là, comme une saison initiatique, comme une saison intime, durant lequel la relation aux autres se transforment pour la fillette; relation aux autres finement racontée. Le récit alterne les descriptions du Palais, les émotions et l'imaginaire qu'il suscite avec les pensées de Siss. Le lecteur est au coeur de l'un et de l'autre, de tout ce qui les lie, sur cette prose pudique, sous les craquements de la glace.
Il y a quelque chose de puissant dans ce roman, de profond, quant aux sentiments. Et il y a du conte par ce choix narratif, de l'intemporel par l'esprit des cycles, des saisons, de la vie et de la mort, face à l'absolu d'un amour et la force du souvenir.
" Unn plongeait son regard dans un monde magique fait d'aiguilles et de dents, de dômes galbés et de coupoles givrées, de courbes douces et de guipures alambiquées. Tout était de glace, et l'eau qui giclait ici et là prolongeait la construction par ses éclaboussures. Les ramifications de la cascade étaient désaxées par la glace : elles filaient dans de nouveaux lits, façonnaient de nouvelles formes. Tout étincelait. Bien que le soleil ne se montre pas, ses rayons chatoyaient de tonalités vertes et bleu glacier, miroitaient d'un éclat froid comme la mort."
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Commentaires
1 chinouk Le 21/12/2017
2 Gwenaelle Le 21/12/2017
3 Marilyne Le 21/12/2017
@ Gwenaelle : elle est belle cette couverture, elle rend bien l'atmosphère du roman.
4 Aifelle Le 21/12/2017
5 Marilyne Le 21/12/2017
6 Margotte Le 21/12/2017
7 Marilyne Le 22/12/2017
8 Anne Le 22/12/2017
9 Marilyne Le 22/12/2017
10 maggie Le 23/12/2017
11 Marilyne Le 23/12/2017
12 titoulematou Le 23/12/2017
13 Marilyne Le 23/12/2017
14 lewerentz Le 26/12/2017
15 Marilyne Le 26/12/2017
16 Ingannmic Le 29/12/2017
17 Marilyne Le 30/12/2017
18 sentinelle Le 24/01/2018
19 Marilyne Le 24/01/2018