Nuage et eau - Daniel Charneux

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- Éditions Luce Wilquin -

Ce roman relate la vie du moine bouddhiste et poète japonais Ryôkan qui vécut au XVIIIème siècle. Biographie romancée, biographie poétique, Daniel Charneux raconte d’une plume aussi fine que précise les chemins et le cheminement du moine zen, de ce moine itinérant « unsui, nuage et eau « , de ce moine « fou » qui aimait les arbres et les couleurs des saisons, la lune et les enfants.

« Était-ce lui qui suivait le sentier ou le sentier qui le menait ? [ Il ] pensait le monde et le monde le pensait. »

Daniel Charneux raconte comme un conte – les mots, les images coulent d’une parfaite limpidité – et pourtant, ce récit, c’est également celui de la société impériale japonaise shintoïste, des traditions et de l’administration des shoguns, ainsi que celui de l’art de la calligraphie, de l’initiation au bouddhisme, l’engagement, l’enseignement, la pratique, les vœux, la vie monacale.

C’est également le récit d’une rencontre, celle d’avec la moniale Teishin. La quatrième de couverture insiste sur cet aspect, donnant une image romanesque trompeuse de ce livre. S’il est vrai que cette rencontre réelle entre Ryôkan et Teishin de quarante ans sa cadette est magnifique, que la pureté des sentiments et des poésies qu’ils échangèrent est d’une émouvante beauté, elle n’est exposée à notre lecture que lors du dernier tiers de ce récit consacré au moine, simplement du fait de leur écart d’âge.

« Nuage et eau » raconte l’esprit du zen, le parcours d’Éveil et de poésie que Teishin accompagna les dernières années de vie de Ryôkan.

Daniel Charneux est parvenu à écrire ce livre dans cet esprit sensible « de joie, de découverte, de curiosité souriante « , en calligraphe la fluidité des mots qu’il trace, en spiritualité une lumière qui n’occulte pas « cette souffrance que l’on appelle la vie « , la poésie en transparence. Une narration, des scènes comme des peintures par touches, sensations, émotions, qui s’offrent le temps des paysages, des souvenirs, des méditations; le temps des doutes et des pertes aussi; le temps de s’émerveiller, l’infime et l’infini.

Être « une abeille qui, sans abîmer la fleur, sans lui voler sa couleur ni son parfum, n’emporte que le suc dont [elle] fera son miel. « 

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Pour lire la poésie de Ryôkan :

- Les 99 haïku de Ryôkan aux éditions Verdier

- La Rosée d’un lotus dans la collection Connaissance de l’Orient aux éditions Gallimard. En éditions bilingue, ce recueil présente des poèmes de Ryôkan choisis par Teishin ainsi que ceux qu’ils échangèrent.

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