Rafales d'automne - Sôseki

Rafales d automne soseki

- Editions Picquier - 2015 -

- Traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu -

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" Rester les bras croisés dans un monde soi-disant en paix tout en vouant un culte à la réussite est le signe d'un manque total de valeur humaine. "

Natsumé Sôseki ( 1867-1916 ) est poète. Il est romancier aussi. Et ce roman est un roman engagé, militant, un roman qui parle de politique au sens large, c'est à dire des valeurs de la société, de ceux qui en sont reconnus comme " les puissants ". Et il nous parle d'éthique.

Ce roman date du début du XXème siècle. S'il est très inscrit dans son contexte culturel, son propos est effrayant d'actualité. Le pouvoir et l'argent, la place des intellectuels et des artistes, leurs rôles.

C'est la perversion de ce mot : valeur, par les pouvoirs de l'argent, sans frontières, sans morale. Le pouvoir par l'argent sans laisser de " crédits " aux " savants " de l'art, des sciences, des lettres, à ceux qui s'attachent à diffuser et enrichir la culture, et à travers elle, les hommes; ceux qui ne limitent pas la société au sens du profit, du matériel, de l'apparence.

Sôseki nous raconte la solitude et/ou la marginalité de l'intellectuel, les concessions, les doutes, l'amertume, à travers un étudiant pauvre tourmenté par sa vocation littéraire. L'auteur japonais nous parle de morale et de choix. Son propos est sans compromis ( particulièrement véhément et ironique dans les dernières pages, celle d'un discours ), pessimiste, triste. Et pourtant, en lisant, on voit une lumière, par la beauté des descriptions de l'automne, cette métaphore entre couleurs éclatantes, chute et vent froid. Une éternité au-delà de l'humanité; par cet idéal qui/que porte l'artiste, un double idéal, se donner pleinement à soi pour pouvoir donner son art.

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- Un excellent article sur ce livre avec une présentation de Natsume Sôseki sur le site Journal du Japon ICI -

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De Natsume Sôseki sur ce blog : Oreillers d'herbes et des haïkus :

Vent d'automne colore les feuilles

ESt-ce lui qui a posé sur ma tête

Le premier cheveux blanc

Extrait de Haïkus - Picquier - Traduction de Elisabeth Suetsugu -

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- Lectures d'automne avec Anne -

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Commentaires

  • Anne

    1 Anne Le 25/11/2022

    Quelle belle couverture ! Je ne sais pas si ça me plairait mais je me laisserais bien tenter.
    marilire

    marilire Le 26/11/2022

    Il y a du choix aux éditions Picquier, nous allons explorer :). Il y a toujours un stand Picquier au salon de Montreuil, je vais y passer...
  • niki

    2 niki Le 25/11/2022

    Belle couverture - cela pourrait m’intéresser
    marilire

    marilire Le 26/11/2022

    Le titre, la couverture, l'auteur, puis le sujet, ce livre ne pouvait pas m'échapper !
  • A_girl_from_earth

    3 A_girl_from_earth Le 26/11/2022

    Je garde un très bon souvenir de Botchan de Sôseki. Tu me fais penser qu'il faudrait que je poursuive mon exploration de ses oeuvres.
    marilire

    marilire Le 26/11/2022

    Ce titre la est un peu à part, du fait de son ton militant.
  • Aifelle

    4 Aifelle Le 26/11/2022

    Je ne l'ai pas lu ; ce que tu en dis est très tentant, surtout qu'il n'a rien perdu de son actualité. Beaucoup se revendiquent de valeurs, mais sont incapables de les décrire en détail ou les bafouent ouvertement.
    marilire

    marilire Le 26/11/2022

    C'est ce qui est frappant, cette actualité du propos !
  • Dominique

    5 Dominique Le 26/11/2022

    C'est vraiment toujours un grand plaisir de lire cet auteur, que ce soit les romans, la poésie c'est un bonheur égal
    c'est bien de parler de ce livre beaucoup moins connu que Oreiller d'herbes et merci pour l'article
    marilire

    marilire Le 27/11/2022

    Nous nous retrouvons une nouvelle fois pour le plaisir de lecture :). Je lis et relis régulièrement les haïkus.
  • Cléanthe

    6 Cléanthe Le 29/11/2022

    J’aime tout particulièrement cet auteur, dont j’attends avec impatience la publication en Pleiade depuis des années (on en parle...). Mais j’aime beaucoup aussi ke travail des éditions Piicquier, et cette belle couverture.
    marilire

    marilire Le 29/11/2022

    C'est vrai qu'il serait difficile de résister à une édition Pléiade de Sôseki !

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