Longtemps, dans une lueur crépusculaire,
J'ai marché seul vers le couchant.
Mais l'obscurité grandissait - et au croisement
Je me retournai doucement.
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La faible clarté du couchant frémissait à peine.
Mais après la lumière, qu'il est blême,
Qu'il est imposant et sévère
Le bleu du ciel nocturne !
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Et pâles, pâles sont les étoiles du ciel...
Et longtemps encore je serai dans l'obscurité
Avant que, d'en haut, elles ne brillent
Avec plus de chaleur et d'éclat.
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( 1904 )
- Extrait de Mon coeur pris par la tombe, recueil de poésies d'Ivan A. Bounine ( Voronej 1870 - Paris 1953. Premier écrivain russe à recevoir le Prix Nobel de littérature : 1933 ) - Choix, présentation et traduction du russe par Madeleine de Villaine - Collection bilingue Orphée des éditions La Différence -
( projet personnel de relier ce mois-ci la lecture d'un recueil de nouvelles à celle de la poésie de son auteur - recueil La Nuit )
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Poésie russe pour accompagner la semaine thématique de Dominique qui a présenté notamment Récit d'un jeune médecin de Mikhaïl Boulgakhov ( ICI ), recueil de nouvelles lu ce mois-ci, j'ai manqué de disponibilité pour en rédiger la chronique, Dominique m'a entendue et l'a très bien écrite :)
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