- Carnet d'écriture -
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Sur la page du dernier Folie d'art - ICI -, je terminais au sujet des délais d'écriture en lien avec le fait de soumettre le projet à un éditeur avant qu'il soit terminé, ce que cela pouvait impliquer quant à l'évolution du projet.
J'ai choisi cette option, soumettre avant la fin de l'écriture, avec la présentation-argumentaire du projet ( son sujet, l'orientation su sujet, l'intérêt de cette orientation ), le sommaire détaillé, les quatre premiers chapitres complets. J'ai transmis ce dossier de manuscrit à une maison d'édition spécialisée dans la non-fiction.
Les délais d'attente sont généralement de trois mois pour recevoir une réponse, lorsque l'on reçoit une réponse. Comme me le disait une collègue lorsque j'étais rédactrice culturelle : sur dix envois, il y en aura sept sans réponse, deux Non et un Peut-être. Les sans réponses sont des Non sans explication. Souvent, les Non sont accompagnés de quelques phrases conventionnelles du type " malgré l'intérêt.... ne convient pas/ ne rentre pas dans le cadre de nos collections/notre projet éditorial "; parfois, il y a, même s'il s'agit de trois lignes, elles sont précieuses, des remarques plus précises réellement sur le projet. L'avantage de ne pas débuter est d'avoir un contact direct avec un éditeur, la réponse est ainsi plus rapide. Cependant, il faut que cet éditeur avec lequel il y a eu un premier contrat de publication soit concerné par le nouveau projet ( genre, thème, collection ).
J'ai reçu une réponse : Oui mais. Oui pour le sujet, oui pour " l'écriture et sa sensibilité " mais, comme je m'y attendais, des adaptations sont demandées, " une direction à aménager " pour que le projet prenne place dans une collection. Une discussion est possible, au terme de laquelle ce sera à mon tour de répondre Oui ou Non.
J'attends une autre réponse. Suite à la première, j'ai transmis le dossier à une maison d'édition non spécialisée. Mon projet étant un récit documentaire, il peut concerner des éditeurs plus généralistes car il reste narratif. Cette fois-ci, la réponse devrait arriver pour fin juin. Si elle est positive ( ou partiellement positive ), le dossier sera soumis à une éditrice décisionnaire ( si j'ai accepté les modifications et suis parvenue à modifier le manuscrit, en cas de réponse partiellement positive ). Ce qui mènera à septembre prochain.
J'ai bien peu avancé l'écriture depuis parce que les possibles de modifications me perturbent, me font réfléchir, parce que parfois je doute encore de moi, que ma lenteur me décourage, et la difficulté pour des recherches ( des reproductions d'articles - consultables sur abonnement - et des livres spécialisés qui ne sont plus édités, il faut les débusquer dans une bibliothèque, ils sont conpulsables sur place ), pour accéder à certains documents d'archives. Il y a un an que j'ai commencé sérieusement ce projet, trois ans après m'y être intéressée; trois ans pour me reconnaître légitime à écrire. Cette légitimité n'est pas une évidence. Au-delà des affres intimes, je l'ai constaté en demandant l'accès à certains de ces documents d'archives lorsqu'il m'a été affirmé qu'ils n'étaient pas accessibles ( alors que je les avais notés dans des bibliographies d'auteurs ayant écrit sur un aspect de mon sujet, dont un romancier ). Aurait-il fallu être chercheur ? Auteur reconnu ? Avoir l'appui d'un éditeur ? Pour un film regroupant des séquences filmées d'époque, il m'a été illico demandé le nom de l'éditeur et la date de parution du livre ainsi que de participer à des présentations de séances. Du donnant-donnant. Je fais donc sans, avec une amertume, bien que j'ai déniché d'autres documentaires, tout aussi intéressants.
Ces possibles de modifications permettent de prendre de la distance également. J'ai approfondie les recherches pour ne pas laisser le temps filer, pour parfaitement maîtriser les aspects de mon sujet même si je n'écrirai pas autant lorsque le temps de l'écriture reviendra. Il revient enfin.
J'ai manqué de disponibilité aussi, ayant été accaparée par un autre projet d'écriture, un conséquent projet collaboratif, très différent, de l'imaginaire et de l'image. C'est passionnant, c'est au texte de s'adapter à l'illustration, la suivre, la mettre en valeur, sans que l'écriture, ce que les mots génèrent, ne limite ce que peut offrir l'illustration, plus loin. Il fallait présenter ce qu'on appelle " la note d'intention ", comme une pré-maquette. Une autre réponse en attente.
On m'a posé cette terrible question, à propos de mon récit documentaire : " s'il n'est pas publié, le considéreras-tu comme un échec ? ". Je crois que non, parce que j'aurai essayé, jusqu'au bout du bout, parce que j'ai cette chance d'essayer, parce que c'est une folle aventure. Elle m'apprend beaucoup.
Et puis, je pourrai toujours publier les chapitres ici, un par un, en épisodes, façon feuilleton :)
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Commentaires
1 Sandrine Le 09/06/2023
marilire Le 09/06/2023
2 Dominique Le 09/06/2023
j'ai bien tes explications, des tours et détours pour savoir comment faire, sans jamais se lasser ni se décourager et puis une réponse "oui mais" c'est plutôt encourageant
on te souhaite le meilleur pour la suite de tes aventures d'auteur et je serai attentive à la suite soi en certaine.
marilire Le 09/06/2023
3 Autist Reading Le 09/06/2023
D'autre part, l'édition spécialisée dans la non-fiction ne se résume pas à une, voire deux, maisons. Je ne connais pas précisément la teneur ton projet mais tu as sans doute encore d'autres options devant toi.
Ensuite, si au final, toutes les portes te sont fermées, le crowdfounding reste une option qui n'est peut-être pas à négliger.
Tu crois à ton projet, et pour te "suivre" depuis quelques années, je suis persuadé qu'il tient la route, alors il n'y a pas de raison qu'il ne voie pas le jour d'une façon ou d'une autre. Si E. L. James a réussi à faire publier sa daube, tout espoir n'est pas perdu ;-)
marilire Le 09/06/2023
4 A_girl_from_earth Le 12/06/2023
marilire Le 13/06/2023