Folie d'art - Page 4

- Carnet d'écriture -

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Max Ernst est l'un des artistes que je suis dans mon récit, à la fois parce que j'apprécie son oeuvre protéiforme, sa volonté de rupture avec l'académisme, sa pratique décalée ( notamment en utilisant des matériaux " étrangers " à la pratique artistique ), ensuite parce que son parcours est significatif pour mon propos. Cependant, je n'écris pas une biographie de Max Ernst. Je ne peux pas tout raconter, même certaines histoires proches de mon sujet, ce serait trop long, parfois trop périphérique. 

Il est étonnant de constater que si l'oeuvre de Max Ernst est connue, si l'on croise régulièrement l'une ou l'autre de ses toiles lors d'expositions, il y a bien longtemps que n'a pas été présentée en France une rétrospective qui lui soit consacrée. Pourtant Max Ernst est francophile. Il est né en 1891 en Allemagne près de Cologne. Dès 1923, il vit en France. Max Ernst meurt à Paris en 1976, il est enterré au cimetière du Père-Lachaise.

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Jardin france ernst

- Le Jardin de la France - 1962 - ( conservé au Centre Pompidou - Paris ) -

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Max Ernst est mobilisé dans l'artillerie allemande en 1917. Après la guerre, il rencontre Paul et Gala Eluard en Allemagne. Il les rejoint en France en 1923. 

Entre le poète français et l'artiste allemand se déploie une belle et longue amitié qui résiste à la liaison de Max Ernst avec Gala avant qu'elle ne quitte les deux hommes pour Salvador Dali en 1928. Les horreurs de la Grande Guerre les rapprochent. Ils découvrent qu'ils se sont retrouvés face à face, à quelques mètres de distance, chacun dans sa tranchée. Dès 1922, Max Ernst souhaite rejoindre la France. Son gouvernement lui refuse un passeport. Il franchit la frontière illégalement avec celui de son ami Paul Eluard qui dira l'avoir perdu. Il est hébergé chez le poète, dans sa maison d'Eaubonne, dans le Val d'Oise, en région parisienne. Cette année 1923, il peint pour son ami des fresques inspirées d'Italie sur les murs et les portes de la maison, un cycle de six panneaux redécouverts tardivement. Ils écrivent ensemble. Des recueils d'Eluard sont illustrés d'oeuvres de Ernst.

Max Ernst est l'un des membres actifs du mouvement surréaliste ( il participe même comme acteur au film L'âge d'or de Luis Bunuel en 1930 ). Il peint en 1922 la célèbre toile Le rendez-vous des amis ( visuel que j'ai choisi pour conclure mon premier article de ce Carnet d'écriture vous confiant mon projet de livre ). Sur ce tableau, c'est le groupe surréaliste mis en scène : on retrouve Paul Eluard à côté d'Aragon ( il a une couronne de laurier à la taille ), Desnos ( en gris, à droite ), Giorgio de Chirico, Breton... Max Ernst est en vert à gauche.

Une photographie de 1930 : 

Surrealistes photos

- Paul Eluard assis au centre, entre S.Dali et M.Ernst -

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Max Ernst développe les techniques du frottage et du collage durant sa pratique surréaliste, réponse graphique à l'écriture automatique dont usaient les écrivains. Le frottage, c'est un dessin aléatoire : sur des feuilles blanches posées sur le sol recouvert de parquet, il frotte le crayon noir. A partir des stris, des " incidents " de lignes sur la feuille, les reliefs, l'artiste dessine ce que lui évoquent ces formes.

Frottage ernst

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Pour un prochain article, nous pourrons parler des collages surréalistes.

Max Ernst doit fuir la France durant la Seconde Guerre Mondiale. Il arrive en 1941 à New-York. Une partie de ses tableaux l'ont précédé ou le suivent grâce à la collectionneuse et galériste Peggy Guggenheim. Ils se marient en 1942, ce mariage ne dure pas. 

Je me suis intéressée à Peggy Guggenheim, pas pour mon récit, mais parce que j'ai été impressionnée par la visite de sa Collection à Venise.

L'héritière américaine a une personnalité assez folle. Elle se passionne pour l'art moderne, sans rien en connaître. Elle apprend tout et ouvre sa galerie en 1936 à Paris où elle vit depuis 1921. Elle soutient ainsi les jeunes artistes, la nouvelle création, malgré, parfois, les avis contraires de son oncle Salomon Guggenheim ( du grand musée de Bilbao ). Son nom et sa fortune lui ont permis de sauver des artistes et des oeuvres d'art ( achetant de faux papiers, usant de sa nationalité américaine ). Pour l'anecdote, papa est Benjamin Guggenheim, disparu à 46 ans lors du naufrage du Titanic sur lequel il décida de rester pour libérer une place sur les canaux de sauvetage, pour " mourir en gentleman ".

Je reviens à Max Ernst en images, qui, lui, est revenu vivre en France en 1953.

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Ernst paris reve 1925

- Paris Rêve - 1925 -

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Ernst fleurs de neige 1929

- Fleurs de neige - 1929 -

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Ernst figure humaine

- Figure humaine  - 1931 -

- Du relief pour cet hybride mêlant végétal/animal/humain : réalisation en plâtre peint.

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Ernst l europe apres la pluie 1940 42

- L'Europe après la pluie - 1940-42 -

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Ernst saint antoine 1945

- La Tentation de Saint-Antoine - 1945 -

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Et pour vous souhaiter une belle fin d'année, la toile qui s'intitule La joie de vivre ( 1936-37 ) :

Ernst la joie de vivre 36 37

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Pour le prochain Carnet d'écriture - Folie d'art, je reviendrai sur les questions qui se posent lors de l'écriture.

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Commentaires

  • Nathalie

    1 Nathalie Le 29/12/2022

    Ernst est aussi passé par le triste camp des Milles. Il fait partie de ces artistes qui ont fait voyager le surréalisme d’Europe aux USA et aller retour. C’est vrai que l’on voit facilement ses œuvres dans les musées mais qu’il n’y a peut-être pas eu d’exposition depuis un moment.
  • Kathel

    2 Kathel Le 29/12/2022

    Tu présentes de beaux exemples multiformes de l’œuvre de Max Ernst. Mais oui, à quand une belle rétrospective ?
  • A_girl_from_earth

    3 A_girl_from_earth Le 29/12/2022

    C'est vrai qu'il mériterait une belle rétrospective. Ah ces photos d'époque, je ne m'en lasse pas !
  • Aifelle

    4 Aifelle Le 30/12/2022

    Un artiste qui n'est pas tellement mis en avant, tu as raison. D'ailleurs, je connais peu son oeuvre. C'est vrai qu'une rétrospective ne serait pas du luxe. Il a eu un parcours intéressant.

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