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  • Patrice
  • Le 06/12/2020

Bonjour Marilyne, j'aurais voulu avoir un conseil de lecture de ta part dans le cadre d'un billet que ...

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  • Une rançon - David Malouf

Une rançon - David Malouf

Rancon

- Albin Michel - 2013 -

- Traduit de l'anglais ( Australie ) par Nadine Gassie -

Une rançon marque le retour au roman de l'immense écrivain qu'est l'Australien David Malouf, prix Femina étranger pour Ce vaste monde. Il réinterprète ici magistralement l'une des scènes les plus célèbres de L'Iliade. Celle où Priam, du haut des murs de Troie, assiste à la profanation du corps d'Hector, traîné derrière le char d'un Achille rendu fou de douleur par la mort de son ami Patrocle. Prêt à tout pour récupérer le cadavre de son fils, le vieillard, dépouillé des attributs de la royauté, se dirige alors vers le camp des Grecs dans une simple charrette tirée par des mules.

.

Après L'infinie patience des oiseaux ( chronique ICI ), je poursuis la lecture des romans de l'écrivain australien David Malouf. Quel plaisir de lecture ce titre là. La prose est splendide, le récit prenant, bouleversant, offert à tant d'humanité, de réflexions.

Ce roman s'inspire de L'iliade d'Homère. Il en reprend le célèbre épisode de la mort d'Hector tué par Achille. Le guerrier Achille, le vieux roi Priam, c'est ce face à face que racontent ces pages, et bien plus, bien au-delà.

D'abord, ce roman nous parle de deuil, du cycle de la vengeance, de filiation. Il rappelle la fraternelle amitié entre Patrocle et Achille, la mort du premier vaincu par Hector, épisode qui déclenche la suite. Le récit s'ouvre sur cette souffrance d'Achille, sa fureur, son désespoir, sa solitude. C'est cela, la solitude humaine; des pages de toute beauté, mélancoliques, nostalgiques, face à la mer. 

Les premières lignes : 

" La mer a de nombreuses voix. Celle que cet homme cherche à entendre est la voix de sa mère. Il lève la tête, tend son visage à l'air glacial qui arrive du golfe, et goûte l'âcreté du sel sur ses lèvres. Le ventre de l'eau s'enfle et scintille, bleu-argent moiré, membrane étirée jusqu'à la claire transparence où naguère, durant neuf changements de lune, il a flotté, recroquevillé dans un rêve de préexistence, été bercé, réconforté. Il s'accroupit maintenant sur les galets en pente douce du rivage, ramène les pans de son manteau entre ses genoux. Menton baissé, épaules voûtées, attentif. "

Ce roman est magistral. En cinq parties comme une tragédie en cinq actes, avec des visions du passé et de l'avenir comme un choeur les raconterait, le récit parvient à placer les hommes au coeur même de leur conditions, aussi puissants que mortels, agissants et fugitifs à l'échelle du temps, de l'Histoire qui s'écrira. David Malouf leur donne corps et âmes. Un souffle épique, lyrique, traverse ces pages, sans jamais occulter la dimension humaine, et pourtant une sobriété, une pudeur, pour ces drames intimes révélés. Achille et Priam, des hommes, des fils, des pères; des hommes ayant un rôle prestigieux, tenus de tenir ce rôle. Sur ces pages, c'est le coeur que l'on entend, le coeur qui (se) bat, la fatalité aussi, une conscience ( préscience ? ) de l'Histoire.

Après un premier acte consacré à Achille, Priam apparaît, à la fois père de nombreux fils, roi, et enfant. David Malouf revient sur le destin de Priam, ce petit prince unique survivant de sa royale famille d'une guerre précédemment perdue. Et ce projet si peu royal, rencontrer Achille sans parure : seulement deux hommes. Ils en deviennent plus grands parce qu'ils sont plus humains.
Dans ce récit, Priam redevient un homme, simplement, un vieil homme qui découvre la vie des hommes - bonheurs et malheurs mêlés - , lors de son voyage vers le camp grec seulement accompagné d'un charretier. Dans ce magnifique passage, toute cette simplicité en est évocatrice. Ce retour à soi, à la nature ( à sa nature ), hors protocole, hors temps, passe par les sens. La description est émouvante, toute en sensations, fraîcheur de l'eau, de l'air, un chant d'oiseau, le goût d'une galette, les mains de femme qui l'ont préparée.
 

Ce dont il est question, c'est de liberté, de volonté humaine. Cette façon d'appréhender les évènements bouleverse de la part de Priam " lui qui a toujours été si respectueux de la loi et de l'ordre établi. ", de celui qui a toujours paru ce qu'il doit paraître - " telle est la discipline des rois "  " ne rien laisser transparaître de l'homme véritable tapi à l'intérieur d'une coquille si brillante et si vide " -

Priam se libère de ses attributs en tribut. Il veut offrir à Achille " ... une chance de se libérer de l'obligation d'être toujours le héros, comme on attend de moi que je sois le roi. Pour enfin assumer la charge plus légère d'être simplement un homme. C'est peut-être ça le vrai cadeau que je dois lui faire. C'est peut-être ça la rançon. "
 
De quelle rançon s'agit-il dans ce roman ? Du trésor apporté en échange du corps d'Hector ? De la rançon de la gloire au sens figuré ? De celle dont la vie de Priam fut le prix, lorsque, âgé de six ans, voué à l'esclavage, il est demandé par sa soeur au vainqueur Hercule, qui le renomme ainsi : Priam, " le prix payé ", " la rançon versée " ?  
 
Ce roman, douloureux, est lent autant qu'il est ardent. Il accorde du temps au temps sur ce temps resserré, nous suivons Priam pas à pas. Il accorde des silences également, des silences qui résonnent.
 
Dans la postface, l'auteur nous dit avoir raconté " les récits non racontés " de l'Iliade. Ce qui est certain, c'est que n'ayant jamais lu L'Iliade dans son intégralité, j'ai maintenant une folle envie d'y remédier. Annie ( qui nous manque beaucoup ) nous présentait ICI la nouvelle traduction aux éditions du Seuil.

 

-  Une rançon de David Malouf est recommandé par Anne et Dominique -

*

Commentaires (13)

Kathel
  • 1. Kathel (site web) | 07/02/2020
Je n'ai toujours pas lu cet auteur, mais au moins je connais son nom, maintenant ! Et je pourrai ainsi y remédier !
marilire
  • marilire | 08/02/2020
D'après ce que j'ai vu, peu de ses romans sont publiés en format poche, c'est dommage.
Anne
  • 2. Anne (site web) | 07/02/2020
Je me souviens de la galette... Quel livre magnifique !
marilire
  • marilire | 08/02/2020
Ah, cette partie là, je crois que c'est vraiment le coeur battant de ce livre.
krol
  • 3. krol (site web) | 08/02/2020
En lisant le titre de ton article, j'ai d'abord pensé à un autre auteur et puis le mot australien m'y a fait regarder à deux fois. Je ne connais pas du tout cet auteur.
marilire
  • marilire | 08/02/2020
J'ai présenté il y a peu son dernier roman ( passé en poche ) " L'infinie patience des oiseaux ", un aussi joli titre, déjà recommandé par Jérôme et Dominique, j'ai fatalement cédé à la curiosité et c'est ainsi que je l'ai découvert. Avec bonheur.
Dominique
  • 4. Dominique (site web) | 10/02/2020
un livre magnifique un de mes préférés parmi les livres lus dans ces dix dernières années, un livre riche d'une humanité profonde et sincère
merci à toi pour le lien
marilire
  • marilire | 10/02/2020
Merci à toi pour cette découverte de l'auteur ! J'ai beaucoup aimé " L'infinie patience des oiseaux ", sa profondeur et sa délicatesse, mais celui-ci, c'est certain, c'est une lecture marquante. Je crois que je relirai ce livre.
Tania
  • 5. Tania (site web) | 12/02/2020
C'est noté, pour poursuivre avec l'auteur de "L'infinie patience..."'
marilire
  • marilire | 14/02/2020
Et c'est un véritable plaisir de lecture de poursuivre.
Passage à l'Est!
  • 6. Passage à l'Est! (site web) | 18/02/2020
J'ai encore L'Infinie patience des oiseaux sur ma liste à emprunter, mais je note celui-ci avec d'autant plus d'intérêt que j'ai lu/relu récemment deux romans anglo-saxons qui reprennent des épisodes de L'Iliade: Maison des rumeurs de Colm Toibin et The silence of the girls de Pat Barker. Je crois que ce dernier n'est pas traduit mais ce passage de la visite de Priam y figure aussi et ce sera intéressant de comparer les deux.
marilire
  • marilire | 19/02/2020
Celui-ci m'a paru encore plus " vibrant " et puissant que " L'infinie patience des oiseaux ". Je comprends ton intérêt pour le thème, je note d'ailleurs le premier livre que tu cites ( merci pour la référence, je ne connaissais pas ).
Praline
  • 7. Praline (site web) | 13/04/2020
Un ouvrage marquant et magnifique ! Je ne connais pas les autres titres de l'auteur mais celui-là a été un coup de coeur.

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