L'enfer de Ricciardi

Enferricciardi

- Rivages Noir - 2019 -

- Traduit de l'italien par Odile Rousseau -

Dans la chaleur torride de juillet, alors que la ville se prépare à l'une de ses festivités les plus aimées – la « Carmine », fête napolitaine de l’été –, la mort mystérieuse d'un célèbre chirurgien plonge Ricciardi et Maione dans une enquête au cœur passions humaines.

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Je vous présentais cette série policière italienne se déroulant à Naples durant les années 30 ICI ( pour le premier volume ) puis ICI ( pour les trois suivants constituant le cycle des saisons ). 

Maurizio de Giovanni a poursuivi l'aventure avec le commissaire Ricciardi avec un cycle des fêtes : ICI ( pour Noël et Pâques ). Ce cycle-ci se déroule sur les années 1931-1932, le contexte fasciste y est plus présent, plus pesant. 

L'enfer du commissaire Ricciardi est donc le troisième volume de ce cycle. C'est l'été, une chaleur lourde pour la célébration de la Madonna del Carmine, en juillet.

La chaleur, la vraie chaleur, ne dure que quelques jours. Mais durant ces jours-là, l'atmosphère change et la ville devient un autre lieu. Elle a le goût de la glace et l'odeur de la mer, mais elle peut aussi avoir la couleur sombre de la mort. La chaleur, la vraie chaleur, vient de l'enfer. "

Sur ces pages, toujours, l'atmosphère, la saison et la ville priment sans que l'intrigue joue de facilités, bien que l'on retrouve les thèmes essentiels de l'auteur, la faim et l'amour comme motifs, c'est à dire la misère et le désir comme mouvements souterrains éternels des vies humaines. Naples, c'est l'un des charmes de cette série autant que de retrouver les personnages si attachants.

Chacun des volumes peut se lire indépendamment, ce qui serait tout de même dommage car le contexte comme les situations personnels des personnages évoluent, leur personnalité et leur passé se dévoilent un peu plus et s'approfondissent, nous suivons leurs histoires, leurs tourments intimes, en récits parallèles. De fait, de nombreuses répétitions-présentations-rappels émaillent le début du roman, ce qui m'a un peu gênée, impatiente. 

Dans ce roman, c'est l'île d'Ischia dans la baie de Naple et le développement du " nouveau " quartier " du Vomero sur les hauteurs de la ville, quartier résidentiel, que nous parcourons. 

Si nous ressentons moins le fascisme dans cet opus ( j'ai tout de même appris qu'il existait un impôt sur le célibat, surnommé " taxe sur la belle-mère ", pour inciter à fonder une famille ), le nazisme s'y apparaît en la personne d'un officier allemand en congés. Des élections à venir, une forme d'espoir, des liens possibles avec l'Italie, c'est l'année 1932. 

Il reconnaissait à l'Italie une vivacité, un optimisme et une confiance qui contrastaient avec les conditions de vie difficiles rencontrées par la majeure partie de la population. Il aurait voulu que le même état d'esprit se diffuse en Allemagne, même chez les personnes les plus âgées, que la guerre et la crise économique avaient rendues plus vulnérables. Si les deux pays, frères dans son coeur, avaient partagé certaines valeurs, rien ni personne n'aurait pu les arrêter. C'était ce qu'il pensait. "

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J'ai lu avec toujours autant d'intérêt et de plaisir cet Enfer du commissaire Ricciardi. J'attends le prochain ( hélas, pas encore annoncé en traduction française ).

Les enquêteurs qui trouvaient un assassin grâce à des détails infimes attrapés au vol dans des bureaux hermétiquement fermés, n'existaient que dans les romans d'outre-Atlantique et d'outre-Manche; ils portaient des chapeaux bizarres, fumaient la pipe et jouaient du violon. La rue, l'odeur du sang, le marécage bourbeux des sentiments dévoyés, c'était une autre affaire. C'était simple pourtant. Si simple parfois qu'on ne voyait rien au premier coup d'oeil. La haine, la jalousie, la vengeance étaient des acteurs grossiers de la représentation quotidienne des émotions, et on finissait par ne plus les remarquer. On s'habituait à eux. "

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Commentaires

  • Anne

    1 Anne Le 20/05/2020

    Je vois que j'en ai encore beaucoup à découvrir, des "aventures" du commissaire Ricciardi. Je ne suis qu'au printemps (deuxième tome) mais je dois avouer que j'ai été moins emballée que par le premier. (Mais ça ne m'empêchera pas de continuer, je te rassure...)
    marilire

    marilire Le 21/05/2020

    Et il en reste quelques uns non traduits ;-). Je ne suis pas surprise pour Printemps, c'est celui auquel j'ai le moins accroché.. Sur le cycle des saisons, j'ai préféré l'automne, puis ceux du cycle des fêtes, plus approfondi quant au contexte.
  • Bono Chamrousse

    2 Bono Chamrousse Le 21/05/2020

    Je ne connais pas du tout mais tu me tentes
    marilire

    marilire Le 21/05/2020

    Attention, série addictive ( qui donne follement envie d'aller à Naples :))
  • Aifelle

    3 Aifelle Le 21/05/2020

    Je l'avais déjà noté, je le garde sous le coude, mais comme je commence tout juste à mettre le nez dans les Donna Leon ... bien sûr le contexte n'est pas du tout le même.
    marilire

    marilire Le 21/05/2020

    Les séries en série... J'ai découvert il y a peu encore une autre qui se déroule pour certains tomes à Venise.
  • Dominique

    4 Dominique Le 21/05/2020

    j'ai lu les trois premiers de la série sans déplaisir mais sans passion véritable je n'arrive pas à vraiment accroché avec les personnages mais bon en ce moment j'ai du mal à lire alors je pourrais changer d'avis
    marilire

    marilire Le 21/05/2020

    Apprécier les personnages est essentiel, c'est cela qui donne envie de revenir à la série, alors je comprends que tu te sois lassée. Je crois que le contexte historique et la ville jouent beaucoup dans mon addiction.
  • Cristie

    5 Cristie Le 24/05/2020

    Rien à voir avec ta lecture mais la couverture est magnifique !
  • Lili

    6 Lili Le 24/05/2020

    Je n'arrive pas à trouver "L'été" d'occasion grmbl. Mais ce n'est qu'une question de temps, de toutes façons. Je te remercie de m'avoir mis le pied à l'étrier avec cette série napolitaine : je l'adore !

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