La Légende du saint buveur - Joseph Roth

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- Editions Sillage -

- Traduit de l'allemand par Maël Renouard -

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En novembre, nous devions assister à une représentation de cette Légende du saint buveur, inspirée de la nouvelle de Joseph Roth, au théâtre Montparnasse à Paris. La représentation n'a pas lieu, je m'en tiens donc à la lecture. Après lecture, je regrette encore plus la représentation.

Ce récit d'à peine une cinquantaine de pages est un joli texte, un plaisir de lecture qui en dit plus qu'il n'y paraît. Il a ceci de particulier dans l'oeuvre de Joseph Roth qu'il se déroule à Paris ( où Joseph Roth vécu en exil dans les années 30 dans des conditions matérielles difficiles, soutenu par d'autres auteurs en exil dont Stefan Zweig ).

La Légende du saint buveur est le dernier texte écrit par l'auteur, en 1939, juste avant son décès à Paris. Sous la fantaisie, la tendresse, la touche d'ironie, il y a de l'autobiographique dans ce récit, une tristesse et un espoir.

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" Un soir de printemps de l'année 1934, un monsieur d'un certain âge descendit les marches d'un de ces escaliers de pierre qui à l'entrée des ponts conduisent aux berges de la Seine. C'est là, chose bien connue de tout le monde ou presque, mais qui mérite ici d'être rappelée, que les clochards de Paris ont l'habitude de dormir, ou pour mieux dire, d'établir leurs quartiers. "

Ainsi commence ce texte qui va nous raconter quelques jours " miraculeux " dans la vie du clochard Andreas après que ce monsieur d'un certain âge lui ait fait don d'argent en lui demandant de rembourser, quand cela sera possible, auprès de la petite sainte Thérèse de l'église des Batignolles. Andreas accepte sincèrement. S'enchaînent alors pour Andreas des moments inprobables, des moments de joie, des moments de plaisir, des moments de retrouvailles et de souvenirs, qui, s'ils ne le libèrent pas de sa condition, lui offre une part de vie inestimable. Je ne vous dévoilerai pas la fin ( qui ne joue pas d'un effet de surprise facile ). 

Cette nouvelle n'a rien de christique, ni de religieuse, ce n'est pas un conte de Noël. Elle est joyeuse, entraînante autant que touchante, douce sans occulter le contexte. La plume est caressante, elle ne nous parle que d'humanité, d'exil, de bons et faux amis, d'espoirs perdus et d'alcoolisme, du besoin de croire également.

La Légende du saint buveur est publiée aux éditions Sillage dont le catalogue offre des textes courts moins diffusés ( ou accessibles dans les éditions d'oeuvres complètent ) d'auteurs de renom.

Je poursuis la lecture des récits de Joseph Roth. Après les romans La crypte des capucins - ICI - et La rebellion - ICI, puis le recueil de ses articles prémonitoires dénonçant le nazisme intitulé Une heure avant la fin du monde - ICI -, m'attendent encore L'hôtel Savoy et le recueil Croquis de voyage ( scènes de vie écrites durant ses multiples voyages à travers l'Europe de 1923 à 1931 ).

Quant à cette représentation théâtrale ( également musicale ), elle est interprétée par Christophe Malavoy ( qui n'est pas qu'un grand lecteur de Céline ). Dans une interview sur le site du théâtre - ICI - le comédien explique le choix de ce texte, nous parle de sa poésie et de son humanité.

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- Participation aux Feuilles allemandes -

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